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Essai Essai semoir monograine Precision Planting SmartDepth : le point technique

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La modulation de profondeur de semis en continu regroupe en réalité deux technologies commercialisées par Precision Planting. Le module SmartDepth comporte un moteur électrique qui actionne le réglage de butée des roues de jauge du semoir monograine, rang par rang. À l’image d’une modulation de dose de semis, le calculateur réagit en fonction des consignes imposées par le chauffeur. La création d’une cartographie puis son intégration en amont dans le terminal 20/20 ne sont plus ici nécessaires. La mesure des caractéristiques dans chacun des sillons est assurée par la languette de rappui SmartFirmer. C’est finalement ce dernier module de capteurs embarqués qui contient la technologie majeure de cet essai en semis de maïs. Même si la modulation de profondeur est corrélée au taux d’humidité dans le sol, de nombreux autres critères agronomiques sont relevés : température (°C), taux de matière organique (%), CEC (milliéquivalent/100 g), uniformité et propreté du sillon (%). Ces informations complémentaires peuvent être transposées en cartographies pour des décisions ultérieures d’applications de fertilisants ou d'amendements. Aussi, c’est parfois un critère de réglage du semoir durant le travail pour modifier l’agressivité des chasse-débris, selon l’affichage de propreté du sillon par exemple.

La commande électrique de modulation de profondeur (en haut) n’est pas utilisée seule. Sans l’information en temps réel de la languette SmartFirmer (en bas), il n’est pas possible de corréler la consigne d’humidité à l’action de l’automatisme.

La panoplie du petit mécatronicien

C’est lors de l’attelage du semoir que l’on prend conscience du poids de l’électronique embarqué sur les technologies Precision Planting. Le terminal de commande 20/20 est d’abord raccordé par une prise RJ45 au processeur du semoir placé derrière le siège. Deux autres connecteurs sont accouplés en cabine pour la récupération des signaux de vitesse d’avancement du tracteur utilisé durant l’essai. Même si la trame NMEA de l’antenne GPS du Fendt 720 est priorisée la plupart du temps, la vitesse théorique ou réelle du tracteur est également connectée par un raccordement à sept broches. C’est durant les phases de démarrage et d'arrêt à moins de 3 km/h que les informations de vitesse issues de cette prise ISO 11786 sont valorisées. Les informations numériques transitent entre le semoir et le processeur via une prise Isobus. Côté animation hydraulique, l’accouplement est beaucoup plus élémentaire. En excluant les fonctions fondamentales du semoir (repliage et rotation de turbine), seul un distributeur double effet alimente les équipements Precision Planting. Ainsi, la régulation de la pression d’appui des éléments DeltaForce et l’entraînement de l’alternateur sont opérés hydrauliquement. Sur le semoir, les équipements Precision Planting peuvent nécessiter l’ajout d’un alternateur si l’intensité consommée dépasse les 40 A. À titre d’information, l’entraînement électrique d’une distribution réclame 1,25 A par rang, alors que la régulation d’appui du parallélogramme se limite à 0,5 A pour chaque élément semeur. Un compresseur équipait le semoir John Deere lors des essais, puisque l’outil de recherche européen Precision Planting possède le dispositif de modulation de pression des roues de fermeture animée par pression d’air. Le même système pneumatique est installé lorsque les chasse-débris sont à pression modulable.

En plus de l’interface 20/20 et des modules électroniques présents sur chaque rang du semoir, la cabine doit loger le processeur CAN.
À l’heure des compatibilités Isobus, le câblage peut impressionner. Les informations numériques bus CAN transitent par le module PDM (Power Distribution Module) qui redistribue la puissance électrique aux composants du semoir.

Des anglicismes à préciser

Depuis les appellations commerciales des équipements jusqu’aux noms des composants électroniques, le spécialiste du groupe Agco a conservé les dénominations anglaises. Soyez rassurés, les menus du terminal de commande 20/20 (prononcez « twenty-twenty ») sont traduits en français. La page affichée durant le travail est paramétrable, cependant les informations placées à gauche concernent la qualité de distribution des graines et la stabilité de l’élément semeur. La densité réellement semée est affichée en continu et change de couleur selon le respect ou non de la consigne de l’agriculteur. La « singulation », traduction voisine du taux d’alimentation, nous indique le pourcentage de graines distribuées sans manque ni doublon. Dans la partie droite de l’interface 20/20, nous relevons quelques obstacles à la compréhension liés à la traduction de certains critères de qualité de semis. Ainsi, les différences entre les performances à contrôler durant le semis (contact au sol, marge et DownForce) sont assez alambiquées.

L’ergonomie minimaliste permet de modifier les données à afficher, leur taille et leur position. Le nombre important de menus exige une prise en main de plusieurs heures.
Le capteur d’effort situé sur les roues de jauge est essentiel pour renseigner les automatismes sur le respect de la profondeur et de la force d’appui de l’élément.
Les interrupteurs sous l’écran sont peu intuitifs. Sans explication, il est difficile de déduire ceux qui commandent la coupure de rang, automatisée ou manuelle.
 

L’électronique ne dispense pas de l’étalonnage

Après avoir survécu aux nombreuses informations traitées par l’interface de cabine, la mise en route du semoir impose un étalonnage rigoureux de la mesure de profondeur de semis. Après avoir positionné des planches sous les roues de jauge sur un sol plat, il faut renseigner l’épaisseur de ces cales dans le menu dédié du terminal en cabine. Il suffit ensuite d’appuyer sur le contacteur du corps du SmartDepth pour lancer la procédure. Le moteur électrique va alors réaliser un cycle complet entre la profondeur maximale et celle de la cale d’épaisseur. C’est le capteur d’effort des roues de jauge qui détermine à quel moment l’élément semeur commence à être soulevé du sol. L’étalonnage est alors validé en cabine par un signal sonore pour passer à l’élément semeur suivant. Les autres capteurs ne sont pas à contrôler périodiquement. Ainsi, celui d’effort des roues de jauge et l’accéléromètre qui mesure les trépidations de l’élément sont sans entretien de premier niveau. L’accès à la distribution impose le démontage de la trémie. Soyez rassurés, une trappe garantit l’étanchéité lorsqu’elle n’est pas totalement vidangée. La dépose totale des éléments, jusqu’au tube de descente à élévateur Speed Tube, se réalise sans aucun outil. Lors de la mise sous tension du terminal 20/20, des diodes rouges clignotent sur chaque équipement commandé électroniquement. La fréquence d’impulsion ainsi que la couleur d’éclairage permettent également de faciliter le diagnostic en cas de problème.

De simples cales d’épaisseur et un sol plat suffisent au calibrage de la modulation de profondeur.
Chaque élément possède son propre processeur auquel tous les modules Precision Planting viennent se connecter. Au premier coup d’œil sur le semoir de recherche, les nombreux câblages peuvent impressionner.

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